Friday, October 15, 2010

L’Orient le jour - Marins britanniques : Londres en contact direct avec Téhéran, qui reste ferme sur sa position

 

  

Lundi 02 Avril 2007 | 5:00 | Beyrouth 

Incidents devant l'ambassade de Grande-Bretagne dans la capitale iranienne


 

 

Neuf jours après la capture par l'Iran de 15 fusiliers-marins et matelots britanniques dans le Chatt al-Arab, Téhéran reste imperméable aux multiples appels à leur libération rapide mais discute directement avec Londres.
Le secrétaire britannique à la Défense, Des Browne, a annoncé hier soir être « en communication bilatérale directe avec les Iraniens » mais ne pas vouloir s'étendre sur les détails des tractations en cours. « Nous sommes soucieux de voir cette affaire être réglée aussi rapidement que possible, et l'être par des moyens diplomatiques, et tous nos efforts tendent vers ce but », a-t-il confié à la BBC. La Grande-Bretagne, qui a reçu les soutiens successifs du Conseil de sécurité de l'ONU, des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et du président américain George Bush, avait déclaré auparavant « explorer le potentiel du dialogue avec les Iraniens ». Pour sa part, Téhéran a confirmé hier qu'il maintenait des contacts directs avec la Grande-Bretagne, affirmant que les contacts avec Londres n'avaient jamais été interrompus. « La preuve en est que les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont échangé des messages », a précisé à l'AFP un responsable iranien sous le couvert de l'anonymat, assurant que l'« Iran n'a jamais voulu fermer la voie diplomatique, sauf si le gouvernement britannique en créait les conditions ». Toutefois, l'Iran a dit étudier « de nombreux éléments » de la réponse écrite de la secrétaire au Foreign Office, Margaret Beckett, à sa propre note diplomatique formulée à la suite de ce qu'il présente comme une violation de ses eaux territoriales par la Royal Navy.
Mais le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré hier que l'Iran attendait « un changement de comportement de la Grande-Bretagne et une position objective de ce pays par rapport à (ses) exigences légitimes ». Celles-ci n'ont pas été énumérées par le chef de la diplomatie iranienne, mais le président Mahmoud Ahmadinejad avait déjà reproché à la Grande-Bretagne l'absence d'excuses et un comportement diplomatique irrationnel. Selon lui, la Grande-Bretagne aurait dû présenter ses regrets après l'incident du 23 mars, que Londres présente comme un guet-apens délibéré des Gardiens de la révolution iraniens dans les eaux irakiennes où la Royal Navy patrouille en vertu d'un mandat de l'ONU. À en croire le Sunday Telegraph, Londres exclut d'admettre que les 15 captifs auraient pénétré dans les eaux iraniennes et de fournir des excuses, mais accepterait de garantir que sa marine ne procéderait à l'avenir à aucune incursion délibérée dans la partie iranienne du Chatt al-Arab.
Le journal dominical croit savoir que ces assurances pourraient être transmises à Téhéran par un émissaire spécial en la personne d'un officier supérieur de la Royal Navy, mais le Foreign Office s'est refusé à confirmer ces informations.
Par ailleurs, le président Bush est venu samedi à la rescousse de son allié britannique en qualifiant l'incident d'« inexcusable » et en réclamant la libération des 15 captifs « innocents », qu'il a qualifiés d'« otages » – une référence à la prise d'otages de 1979 à l'ambassade des États-Unis à Téhéran.

Protestation
À Téhéran, la tension restait forte. Aux cris de « Mort à la Grande-Bretagne ! », une centaine de miliciens religieux iraniens ont manifesté bruyamment dimanche devant l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, protégée par un cordon de police pour réclamer des excuses de Londres, et même réclamer l'expulsion de l'ambassadeur. Des explosions de faible puissance ont été entendues à la suite, selon un témoin, de jets de petits engins incendiaires de fabrication artisanale, et de la fumée s'est échappée du bâtiment. Mais à Londres, le Foreign Office a pris soin de préciser qu'il n'y avait eu ni victime, ni dégâts. Ajoutant encore au climat de tension qui a amené les cours du pétrole à des plafonds jinégalés depuis six mois, l'Iran a transmis à l'ambassade une note de protestation à la suite de tirs britanniques dans le secteur du consulat d'Iran à Bassora. Téhéran, qui a aussi protesté auprès du gouvernement irakien, présente l'incident comme une « provocation », mais l'armée britannique nie toute action agressive, précisant que la fusillade dans le grand port du sud de l'Irak a éclaté lorsqu'un de ses convois est tombé dans une embuscade.

Thursday, September 23, 2010

Appel pour la libération immédiate du Général à la retraite Fayez Karam, détenu arbitrairement dans une « prison spéciale »

Les violations multiples des droits du détenu, tels que garantis par la loi libanaise et les engagements internationaux du Liban, sont d’une gravité telle que sa détention est arbitraire. La procédure engagée contre l’officier doit donc être immédiatement annulée et ce dernier libéré.

Des représentants du CLDH (Centre Libanais des Droits Humains) ont essayé cette semaine de rendre visite au Général Fayez Karam à la prison de Roumieh (bâtiment dit « Maalumet », relevant des services de renseignements des Forces de Sécurité Intérieure) mais n’ont pu accéder au lieu de détention que ses gardes qualifient eux-mêmes de « prison spéciale», à laquelle les ONG ne peuvent accéder contrairement aux autres secteurs de la prison centrale.

Cette tentative de visite était motivée par les inquiétudes concernant la situation physique, psychologique et légale du détenu.

En effet, depuis son arrestation le 3 août 2010, le Général Karam est sous la garde des mêmes forces de sécurité ayant procédé à son arrestation, et à son interrogatoire, ce qui altère son droit à se défendre et le place au risque d’être soumis à des pressions sur sa personne, voire à la torture.

Par ailleurs, selon les informations disponibles, le Général Karam n’a à ce jour toujours pas eu le droit de s’entretenir en tête a tête avec ses avocats, ceci en contradiction notamment avec l’article 14 alinéa 3 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Liban [9] et avec le règlement intérieur des prisons libanaises qui stipule que les visites des avocats peuvent se dérouler « sans la présence d’un gardien si le prévenu ou l’avocat en formulent la demande ».

En outre, suite à son arrestation, le Général Karam aurait été détenu au secret et interrogé sans l’assistance de son avocat durant 8 jours, avant d’être présenté à un juge d’instruction, en présence de son avocat mais sans avoir pu s’entretenir préalablement avec ce dernier, en contradiction avec l’article 47 du Code de Procédure Pénale[10] et l’article 14 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques[11].

Outre ces violations dans la procédure, le Général Karam aurait été victime de diffamation de la part de certains médias peu scrupuleux, qui auraient prétendu rendre publics ses « aveux », avant même que la Justice n’ait été saisie du dossier. Ceci pourrait constituer une grave atteinte au secret de l’instruction et à la présomption d’innocence dont le détenu est supposé bénéficier, notamment en vertu de l’article 14 alinéa 2[12] du Pacte International relatif aux droits civils et politiques.

Le CLDH considère que dans ces conditions, le Général Karam est non seulement soumis à une détention arbitraire, mais également à des risques pour son intégrité physique et psychologique, d’autant que l’intéressé est âgé de 62 ans et présente de sérieux problèmes de santé.

Le Centre Libanais des Droits Humains demande aux autorités judiciaires libanaises :

• D’ordonner une enquête immédiate pour déterminer les responsables des violations gravissimes des droits humains dont aurait été victime le Général Karam
• De libérer immédiatement le Général Karam en attendant les résultats de l’enquête sur les violations qu’il semble avoir subies
• D’annuler toute déposition que le prévenu aurait faite au cours de sa détention arbitraire
Le CLDH demande au Ministère de l’Intérieur de prendre les mesures qui s’imposent pour que le bâtiment dit « Maalumet » au sein de la prison de Roumieh soit placé sous la direction des prisons des Forces de Sécurité Intérieure et soumis à leur règlement.

Le CLDH demande aux Barreaux du Liban de prendre des mesures immédiates pour mettre un terme aux restrictions imposées de facto aux avocats dans leur exercice, et en particulier l’absence de confidentialité des entretiens.

Le CLDH demande aussi à l’ordre des journalistes de faire appliquer la loi libanaise et la déontologie journalistique auxquels sont soumis les journalistes pour que ces derniers cessent enfin de violer quasi systématiquement le secret des instructions et la présomption d’innocence des personnes arrêtées.

Le CLDH tient les autorités libanaises pour responsables de l’intégrité physique et psychologique du Général Karam et se réserve le droit de prendre toutes les mesures nécessaires au niveau international pour la préservation des droits du détenu.

Beyrouth, le 23 septembre 2010

Contact presse : Wadih Al-Asmar 70 950 780